De Fabio Alessandrini, auteur associé à DSN-Dieppe Scène Nationale de 2014 à 2016.

Une coproduction Compagnie Teatro di Fabio, DSN - Dieppe Scène Nationale, Espace Jean Legendre Théâtre de Compiègne.
Avec le soutien de : DRAC Hauts-de-France, Conseil Régional de Hauts-de-France,
Conseil Départemental de l’Oise, Ville de Compiègne, Théâtre Stabile de Gênes (Italie)

Ecriture et mise en scène : Fabio Alessandrini
Collaboration artistique : Sonia Masson
Scénographie / Image : Jean-Pierre Benzekri
Lumière : Jérôme Bertin
Univers sonore : Nicolas Coulon

Crédit photos : Ludovic Leleu et Christophe Leclaire

Avec Fabio Alessandrini et Yann Collette

Création 2015 à DSN - Dieppe Scène Nationale, le 5 novembre 2015, avec Fabio Alessandrini et Carlo Brandt
Quelques extraits de presse ...

" Fabio Alessandrini s’est souvenu de Pirandello pour écrire Monsieur Kaïros (Chapeau d’Ébène Théâtre, reprise à la rentrée au Lucernaire, à Paris). Un écrivain reçoit la visite d’un homme mystérieux qui lui ressemble. C’est le personnage du roman qu’il est en train d’écrire ! Fabio Alessandrini lui-même et Yann Collette donnent à ce jeu de doubles tout son passionnant vertige. " Gilles Costaz (qui cite ses 9 coups de coeurs du Festival d’Avignon OFF 2016) - L’Avant-Scène Août 2016

" (...) A la fois profond et drôle, l’échange est servi par le jeu brillant des deux comédiens. On apprécie la tension qu’ils installent, la sincérité dans les dialogues et la retenue quand ils traitent de sujets tragiques. Un regard réel, franc, sans pathos. L’entrevue au sommet interroge les rapports entre l’auteur et son personnage, à la manière de Pirandello - Fabio Alessandrini cite d’ailleurs son aîné dans sa note d’intention. " Hadrien Volle - Les Echos - Juillet 2016

"(...) Le texte brille par son intelligence et sollicite beaucoup le spectateur qui doit faire des efforts pour entrer dans l’intrigue. Mais le plaisir n’est-il pas à ce prix-là ? On salue les performances des deux comédiens qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour cette œuvre finement écrite. Un grand moment de théâtre." Jean-Noël Grando La Provence- Juillet 2016

"(...) Yann Collette incarne subtilement le trouble d’un être qui veut franchir la frontière du réel. Grâce à lui, nous sommes transportés dans cet ailleurs d’une réalité inconnue. Le décor, réduit au simple autel de la célébration des dieux ou au bureau de l’écrivain, le son, sorti d’un film de science-fiction, tout est en place pour qu’on assiste au combat d’un auteur avec son œuvre. Une opportunité à saisir." Louise Ferdinand - IO papier - Juillet 2016

"(...) On reconnaît l’idée pirandellienne de l’auteur interpellé par son personnage. Fabio Alessandrini , l’auteur et metteur en scène de Monsieur Kaïros, reconnaît que tout est parti de là et que d’autres idées lui été inspirées, de près ou de loin, par Gino Strada (médecin humanitaire et écrivain), Amin Maalouf et Tzvetan Todorov. Mais le texte reste personnel, par sa liberté et sa forme de sable mouvant où la vérité, les personnages et les spectateurs peuvent se perdre ou se retrouver. Le jeu de doubles ainsi développé produit un passionnant vertige. (...) Fabio Alessandrini endosse le rôle de l’écrivain, en jouant une certaine supériorité, une certaine suffisance, quelques désaccords neveux, qui vont se désintégrant. Il est excellent, tandis que son partenaire est extraordinaire : Yann Collette, toujours dans la douceur et dans un mystère étonnamment familier, brasse des ombres intérieures, des sentiments à peine exprimés, des faits tenus à distance, une tendresse mélancolique où l’amour des autres n’ose pas se dire dans les mots qui sont dits. C’est un grand duo littéraire et théâtral que nous propose la compagnie Teatro di Fabio, où l’on aime aussi ce bel intérêt pour les vrais humanitaires sauvant des vies dans les bourbiers ensanglantés : l’intellect jongle avec les concepts sans s’abstraire de la vie." Gilles Costaz - Webtheatre - Juillet 2016

"Dans un décor épuré comme une image de paysage mental, deux hommes dialoguent. Un médecin et un écrivain. Un personnage ? On peut le croire. Mais l’histoire est plus complexe. On est immédiatement happé par le texte composé et joué par l’écrivain Fabio Alessandrini face à Yann Collette. Ils se ressemblent comme des frères et cela ajoute à l’étrangeté fascinante de ce moment. " Armelle Héliot - Le Figaro- Juillet 2016

"(...) Ce périple se fait en compagnie de deux formidables acteurs, convaincants et envoûtants même. Tout d’abord Fabio Alessandrini, qui signe aussi le texte et la mise en scène percutante et sobre, est un auteur impliqué qui parvient à nous toucher dans son processus de création et d’écriture. Face à lui, Yann Collette investit le plateau et nous attrape par la main dès son apparition pour ne plus nous lâcher. Il est bouleversant dans la peau de ce personnage perdu dont l’extrême douceur nous chavire le cœur. Venu pour négocier des pans de son histoire et échapper de l’imaginaire d’un être qui n’a pas su le comprendre pour lui créer sa véritable identité, il nous interroge avec la délicatesse d’un oiseau blessé. Dans Monsieur Kaïros, ils ne sont pas six personnages en quête d’auteur mais un seul, à la recherche d’un autre destin que celui imposé par son créateur. (...) L’émotion qui affleure est d’une sensible justesse et nous atteint sans peine, sans passage en force. La mise en scène, sobre et efficace, contribue à nous rendre empathique et nous ressortons avec la sensation d’avoir aspiré une bonne dose d’air frais, vivifiant et revigorant. (...) " Theatoile Juillet 2016

Le spectacle

Un écrivain travaille à son nouveau roman, un voyage dans l’univers des médecins humanitaires, un hommage à leur engagement, à leur courage face aux risques et aux difficultés que cachent les zones de guerre, où de centaines de civils, des femmes et des enfants surtout, perdent leur vie chaque jour. 

Le protagoniste de ce roman est un chirurgien pas comme les autres, un héros sans peur, armé d’un bistouri, qui se lance là où ses collègues n’osent pas aller. Sauver des vies, c’est la mission qui l’anime et qui le pousse à vaincre toute fatigue, à dépasser toute limite. 

Seul dans son bureau, dans l’intimité complice du crépuscule, complètement absorbé par les spirales de son imaginaire et de son écriture, l’écrivain ne se rend pas compte qu’un homme, debout et en silence, se trouve dans la pièce. 

La surprise et la peur de cette présence inattendue, cèdent la place à une curiosité croissante vers le regard et la parole de ce monsieur, dont l’identité se dessine petit à petit.

Personnes et personnages, l’identité entre réalité et illusion

Est-il possible qu’un personnage refuse l’identité que l’auteur lui a destinée ? Qu’il arrive à modifier son parcours, son histoire à l’intérieur d’une œuvre ? 

Peut-il y avoir un échange, une conversation, un combat intellectuel, émotionnel, physique même, entre un créateur et une entité à la fois abstraite et réelle comme un de ses personnages ?
Sur la scène, espace idéal, la réalité et l’illusion se rencontrent, se mélangent, et le médecin, personnage totalement virtuel, vit et raconte des expériences d’une réalité touchante, bouleversante. Toute frontière entre vrai et faux, entre mensonge et vérité, entre réel et irréel, est annulée. L’éclatement de ces dimensions libère et exalte l’aspect comique, paradoxale de ce dialogue. 

Les démissions du personnage de son rôle, créent un questionnement autour de l’idée d’engagement, de participation, de construction d’une communauté de plus en plus répandue, une cité planétaire, un quartier global. 
Notre écrivain s’interroge autour de l’utilité, de l’efficacité de sa création. D’un coté l’importance, plus qu’évidente, d’informer, de dénoncer, de sensibiliser la société, à travers la réflexion artistique, et de l’autre coté la sensation que cet effort ne soit plus suffisant, qu’une différente forme d’engagement s’impose, loin ou près de chez nous, pour contribuer à l’effacement de toute frontière, de tout préjugé, de toute peur.

Devons-nous prendre en compte l’idée d’une réinvention de notre participation, d’une réécriture de notre présent et de notre histoire ? Un engagement plus complexe, plus complet, surement plus difficile à accepter et à mettre en oeuvre, mais, peut-être, nécessaire et inévitable.

« Je suis un médecin de guerre. Je peux dire que je l’ai regardée de près très souvent. Au début j’étais surpris, je m’attendais de devoir m’occuper de soldats blessés et souffrants, la tête enveloppée de bandages sanglants. En revanche je me suis retrouvé à opérer des centaines de femmes, d’enfants, de vieillards maigres à la barbe pleine de poussière. Sur plus de 4000 personnes opérées dans la seule ville de Kaboul, 93 % étaient des civils. Parmi eux, 34% étaient des enfants qui n’avaient pas 14 ans. Qui fait la guerre ?
(Gino Strada, médecin humanitaire)


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